jeudi 24 septembre 2015

ECONOMIE - FINANCE: La Russie et la Chine abandonnent officiellement le dollar comme monnaie d’échange


La Russie et la Chine abandonnent officiellement le dollar comme monnaie d’échange

Afin de réduire l’hégémonie occidentale, notamment américaine, sur le monde de la finance, et par-delà sur l’économie mondiale, la Russie et la Chine ont décidé de passer à la vitesse supérieure en annonçant l’abandon du dollar comme monnaie d’échange. Il est vrai que les sanctions économiques prises par les pays européens et les Etats-Unis contre la Russie avec l’avènement du conflit ukrainien ont contraint ce pays à chercher de nouvelles armes dans le domaine de la finance pour faire face à la crise.
Connues pour leur proximité pas seulement géographique, mais aussi et surtout stratégique, la Russie et la Chine semblent décidées à élargir leur coopération à d’autres domaines. En plus de travailler ensemble et de se concentrer sur l’affaiblissement de la suprématie du dollar comme monnaie internationale, les deux superpuissances prévoient, en effet, la création de leur propre agence de notation et d’une banque de développement, et de systèmes de paiement concurrents de MasterCard et Visa. Les pays occidentaux ont longtemps dominé les marchés financiers.
Le dollar demeure (pour l’instant) la monnaie de réserve mondiale, les agences de notation américaines, S & P, Moody et Fitch, sont les seules à réellement faire autorité pour évaluer la solvabilité des entreprises et des gouvernements, et le FMI est encore dominé par les Occidentaux. Mais avec les initiatives récentes de la Chine et de la Russie, cela pourrait bientôt changer. Les deux pays sont relativement mal cotés (la Chine est cotée AA- et la Russie BBB) par les trois grandes agences de notation (alors qu’elles décernent encore la meilleure note aux Etats-Unis, AAA), ce qui a pour conséquence d’augmenter les taux d’intérêt qu’ils doivent payer sur leurs obligations, et dissuader les investisseurs de leur prêter de l’argent. La cote de la Russie a été dégradée par S & P et Moody après l’annexion de la Crimée. La nouvelle cote qu’elle a attribuée au pays, «BBB» (qualité moyenne inférieure), n’est plus qu’un grade au-dessus de celle réservée à la pacotille.
Une telle situation a poussé les Russes à réagir promptement face à cette hégémonie américaine. Et les choses semblent aller rapidement si l’on juge par le temps très court qui s’est écoulé entre l’annonce faite le 14 août dernier par le président Vladimir Poutine de vendre désormais son gaz en devises nationales et non plus en dollar américain et l’accélération de la coopération sino-russe. Il n’aura donc pas fallu attendre longtemps pour que Moscou mette au point un accord global avec la Chine allant dans ce sens. L’agence de presse russe RIA Novosti, qui cite la revue Kommersant, va même jusqu’à annoncer que le gouvernement russe a d’ores et déjà expédié deux navires vers l’Europe avec à leur bord 80 000 tonnes de pétrole qui seront réglées en rouble et non en dollar, du jamais vu.
Une autre mesure prise par la Russie et la Chine pour saper la puissance financière de l’Ouest est la mise en place d’une banque de développement privée en concurrence directe avec le FMI. Le manque de représentativité du FMI, où les pays émergents n’ont qu’un pouvoir de décision très faible, est une critique récurrente. Le géant économique qu’est la Chine, la seconde puissance économique qui pourrait même passer première cette année, y détient toujours moins de droits de vote que la Grande-Bretagne, par exemple.
La Russie envisage également la création d’une «union économique eurasienne» dans laquelle le rouble servirait de monnaie d’échange centrale. De son côté, la Chine souhaite développer l’usage du renminbi dans les transactions internationales. En outre, le président russe, Vladimir Poutine, a émis le souhait de concevoir un système national de paiement pour concurrencer les géants américains de paiement Visa et Mastercard. L’annonce de ces décisions a été accueillie avec beaucoup d’appréhension en Occident. Le journal allemand Die Welt, par exemple, compare ces initiatives pour mettre fin à la domination financière de l’Occident à la course aux armements pendant la guerre froide, et il évoque «une guerre financière avec l’Occident». Il est vrai que l’hégémonie américaine sur l’économie mondiale à travers le dollar n’a jamais souffert d’une quelconque contestation depuis… 1945.
Amine Sadek

mercredi 23 septembre 2015

RWANDA-CANADA:Le président rwandais Paul Kagame devrait être interdit de séjour au Canada


Source: http://www.bbc.com/afrique/region/2015/06/150605_rwanda_usa

MONTRÉAL, le 23 sept. 2015 /CNW Telbec/ - Un collectif d'associations regroupant les canadiens originaires du Rwanda, du Burundi et de la République démocratique du Congo a adressé une lettre à Steven Blaney, Ministre  de la sécurité publique et de la protection civile lui demandant d'intervenir  afin que le président Rwandais Paul Kagame soit interdit de séjour sur le territoire national.

Des rumeurs persistantes ainsi que des informations en provenance du Rwanda font état d'une présence imminente du président rwandais lors des rencontres appelées GLOBAL YOUTH CONVENTION, qui auront lieu à Montréal du 25 au 27 septembre 2015. L'information a été confirmée dans un tweet  par la Ministre rwandaise des Affaires étrangères, Mme Louise Mushikiwabo. Paul Kagame viendrait alors clôturer ces rencontres le 27 septembre.

Accusé à juste titre par de nombreux rapports de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, le président Kagame ne mérite aucunement un visa d'entrée au Canada. Des prêtres canadiens figurent parmi les victimes de ce dictateur : le Père Claude Simard, tué à coups de marteau le 17 octobre 1994 et le Père Guy Pinard, fusillé en pleine messe dans sa paroisse le 2 février 1997. De nombreuses organisations de défense des droits de la personne et de la liberté d'expression telles que Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans Frontières, dénoncent régulièrement le régime de Kigali qui persécute, emprisonne, torture et même tue quotidiennement ses opposants politiques et des journalistes indépendants. 

Le "Rapport Mapping" des Nations Unies sur les violations graves des droits humains commises entre 1993 et 2003 sur le territoire de la République Démocratique du Congo par les troupes Paul Kagame pourraient être qualifiés de génocide, si des éléments de preuve étaient apportés devant un tribunal compétent.

Le régime de Kigali envoie même des escadrons pour assassiner des opposants à l'étranger. De nombreux enlèvements et des assassinats transfrontaliers ont été dénoncés à plusieurs reprises par des organisations de défense des droits de la personne et différents médias. En ce qui concerne le Canada, le rapport de l'Agence des Services frontaliers du Canada va dans le même sens que plusieurs articles publiés en mars et avril 2015 dans différents journaux faisant état de la présence en sol canadien d'un commando du Rwanda avec pour mission de tuer, blesser ou intimider plusieurs personnes qui s'opposent ou critiquent le gouvernement Rwandais.

Le Canada interdit d'entrer sur son territoire et expulse régulièrement des personnes soupçonnées d'avoir commis le génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l'humanité ou d'avoir prononcé des discours d'incitation à la haine et à la violence. Les crimes dont le président Paul Kagame est accusé montrent clairement qu'il entre dans la catégorie de ces personnes qui ne doivent pas être admises sur le territoire canadien.

SOURCE Congrès Rwandais du Canada (CRC)

http://rt.newswire.ca/rt.gif?NewsItemId=C4592&Transmission_Id=201509230800CANADANWCANADAPF_C4592&DateId=20150923Renseignements : Pierre Claver Nkinamubanzi, Congrès Rwandais du Canada, Téléphone: (613) 302 4406; Jean-Pierre Kikondjo, Communauté Burundaise du Canada, section Gatineau et Ottawa, Téléphone (514) 233 4904; Dr Jean Mpania Pene, Coalition Agir ensemble pour la paix au Congo, Téléphone: (613) 315 1098; Perpétue Muramutse, Réseau International des femmes pour la démocratie et la paix, Téléphone :(450) 933 2743



Intégralité de la lettre:



 Le 21 septembre 2015

Honorable Steven Blaney
Ministre de la Sécurité publique et de la Protection civile
269, avenue Laurier Ouest Ottawa (Ontario)
K1A 0P8

Monsieur le Ministre,

Les membres des communautés rwandaise, burundaise et congolaise au Canada sollicitent votre intervention afin que le président Rwandais Paul Kagame soit interdit de séjour sur le territoire national.

En effet, le président Paul Kagame est l’objet de nombreuses et graves accusations dont des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre, depuis que lui et son mouvement, le Front patriotique rwandais (FPR), mènent des guerres incessantes dans la région des Grands Lacs africains depuis le 1er octobre 1990.

Des informations en provenance du Rwanda (http://www.iryd.ca/), font état d’une présence imminente du président Rwandais lors des rencontres appelées GLOBAL YOUTH CONVENTION qui auront lieu à Montréal du 25 au 27 septembre 2015. Paul Kagame viendrait alors clôturer ces rencontres le 27 septembre. Et nous, membres des communautés rwandaise, burundaise et congolaise, sommes consternés et profondément indignés d'apprendre qu'un criminel de guerre avéré va fouler en toute liberté le sol canadien. Le Canada ne gagne rien à accueillir sur son territoire une personne qui n’a aucun respect pour la vie humaine et qui prône la haine et la violence, quand bien même ce serait un chef d’État.

Monsieur le Ministre,

Vous êtes sans doute au courant des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre dont le président Paul Kagame est, à juste titre, accusé. Nous citons, pour votre mémoire, quelques exemples dans le document joint à cette lettre. Ils démontrent à suffisance que le séjour du président Kagame au Canada serait non seulement néfaste pour l’image du Canada, mais aussi pourrait perturber la paix sociale des Canadiens originaires des pays de la région des grands Lacs africains.

Le Canada interdit d’entrer sur son territoire et expulse régulièrement des personnes soupçonnées d’avoir commis le génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou d’avoir prononcé des discours d’incitation à la haine et à la violence. Les crimes dont le président Paul Kagame est accusé montrent clairement qu’il entre dans la catégorie de ces personnes qui ne doivent pas être admises sur le territoire canadien.
2
Son statut de chef d'État ne doit pas être le prétexte d'une immunité diplomatique comme ce fut le cas en 2006 et en 2013. En effet, il y a actuellement des Chefs d’État en fonction qui sont poursuivis par la Cour pénale internationale. Paul Kagamé mérite d'être traité avec la même rigueur que tous les autres terroristes contre lesquels le gouvernement canadien ne cesse de faire pression.

Monsieur le Ministre, permettez-nous de vous rappeler également que deux prêtres canadiens figurent parmi les victimes de ce dictateur : le Père Claude Simard, tué à coups de marteau le 17 octobre 1994 et le Père Guy Pinard, fusillé en pleine messe dans sa paroisse de Kampanga le 2 février 1997. Leur mort violente avait retenu l’attention du gouvernement et du parlement canadiens. En effet, au cours des débats de la Chambre des Communes du 3 février 1997, les membres du parlement, et le Premier Ministre Jean Chrétien en particulier, ont souhaité que les auteurs de ces crimes soient un jour traduits en justice. Dix-huit ans plus tard, non seulement les meurtriers de ces deux Canadiens et leur commanditaire Paul Kagame n’ont jamais été jugés, mais pire encore, ce dernier a eu suffisamment de temps pour commettre d’autres meurtres plus crapuleux.

Convaincus que vous accorderez à notre requête l’attention qu’elle mérite, nous vous prions, Monsieur le Ministre, de recevoir l’assurance de notre très haute considération.

Pour Signature :

Pierre-Claver Nkinamubanzi, président
Congrès rwandais du Canada (CRC)
586 Martin-Perrier N.
Gatineau, Qc J9H 5P3
Kinachem@videotron.ca

Communauté Congolaise
Dr Jean MPANIA Pene
Conseiller-Cosignataire de la coalition
Agir Ensemble pour la Paix au Congo
drjeanmpania@yahoo.fr

Perpétue Muramutse, Coordonnatrice
Réseau International des femmes pour la
Démocratie et la paix (RifDP)
perpetuemuramutse@hotmail.com


Communauté Burundaise du Canada -
section Gatineau et Ottawa (CACB-GO)
Jean-Pierre Kikondjo
jkikon7@hotmail.com

c. c. :

Honorable Rob Nicholson
Ministre des Affaires étrangères
2895 av. St-Paul (bureau principal)
Unit 11Niagara Falls (Ontario) L2J 2L3

Honorable Chris Alexander
Ministre de la Citoyenneté et de l’Immigration
100 Westney Road South, Unit E101
Ajax (Ontario) L1S 7H3

Denis Coderre,
Maire de Montréal
Hôtel de ville
275, rue Notre-Dame Est, Montréal (Québec), H2Y 1C6

Monsieur Bob Paulson, Commissaire
Gendarmerie royale du Canada
Immeuble QG
73 promenade Leikin, Ottawa (Ontario) K1A 0R2


Annexe

Extraits d’une longue liste des crimes commis par le président Paul Kagame

1. De nombreuses organisations de défense des droits de la personne et de la liberté d’expression telles que Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans Frontières, dénoncent régulièrement le régime de Kigali qui persécute, emprisonne, torture et même tue quotidiennement ses opposants politiques et des journalistes indépendants.
À titre illustratif, il y a lieu de citer le cas de l’ancien vice-président du Parti Vert, M. André Kagwa Rwisereka, mort décapité un mois avant les élections présidentielles d’août 2010 et l’assassinat du journaliste Jean Léonard Rugambage. Il y a également l’emprisonnement des chefs de partis de l'opposition : Mme Ingabire Victoire, M. Déogratias Mushayidi et Me Bernard Ntaganda, accusés de tous les maux et jetés en prison après un simulacre de procès. En mai 2014, Human Right Watch et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACT) parlaient d’une « vague de disparitions forcées » et des cadavres charriés par une rivière. En octobre 2012, Amnesty International a dénoncé la torture de dizaines de personnes détenues dans des prisons clandestines par les services secrets.

2. Ces crimes inqualifiables ont été par ailleurs largement documentés dans le "Rapport Mapping" des Nations Unies sur les violations les plus graves des droits humains commises entre 1993 et 2003 sur le territoire de la République Démocratique du Congo (RDC) par l’Armée Patriotique Rwandaise sous le haut commandement du général Paul Kagame.
Le rapport affirme que les crimes commis pendant cette période sur les populations congolaises ainsi que sur les réfugiés hutus rwandais peuvent être qualifiés de génocide, si des éléments de preuve étaient apportés devant un tribunal compétent.
D’autre part des rapports d’experts des Nations Unies attestent que le Rwanda a soutenu en hommes, armes et munitions des rebellions responsables de pires crimes dans l’Est de la RDC. Cela va des crimes contre l’humanité et de multiples viols aux enrôlements forcés d’enfants-soldats.

4. Le régime de Kigali envoie même à l’étranger des escadrons pour assassiner des opposants. De nombreux enlèvements et des assassinats transfrontaliers ont été dénoncés à plusieurs reprises par des organisations de défense de droits de la personne et différents médias. Ici il y a lieu de citer l’assassinat en Afrique du Sud, à la fin de l’année passée, du Col. Patrick Karegaya, ancien chef des services de renseignements en exil dans ce pays, l’assassinat en Ouganda du journaliste Charles Ingabire, la double tentative d’assassinat du Général Kayumba Nyamwasa en Afrique du Sud, ancien chef d’état-major de Kagame, de M. Jonathan Musonera et M. René Mugenzi en Grande-Bretagne.

En ce qui concerne le Canada, le journal National Post a publié un article le 13 aout dernier sous le titre évocateur de « Rwandan intelligence agents harassing opponents in Canada, border service says »1. L’article relate le contenu d’un rapport de l’Agence des services frontaliers du Canada qui fait état d’activités criminelles du gouvernement rwandais en sol canadien, dont notamment le harcèlement de ressortissants rwandais par des espions à la solde du président Kagame ainsi que des tentatives d’organisation de sessions d’endoctrinement de la jeunesse d’origine rwandaise. Selon cet article, l’Agence des services frontaliers du Canada est bien au courant de l’existence « d’un modèle bien documenté de répression des critiques du gouvernement rwandais, incluant des menaces, des attaques et des assassinats ».

5. Le rapport de l’Agence des Services frontaliers du Canada va dans le même sens que plusieurs articles qui ont été publiés en mars et avril 2015 dans les journaux Métro1, Toronto Star2 3 et San Francisco Bay View4 faisant état de la présence en sol canadien d’un commando du Rwanda avec pour mission de tuer, blesser ou intimider plusieurs personnes qui s’opposent ou critiquent le gouvernement Rwandais.



1 Stewart Bell, Rwandan intelligence agents harassing opponents in Canada, border service says, National Post, Aug. 13, 2015
2 Robert Cribb and Debra Black, Four other Canadians believe they are targeted by Rwanda, Toronto Star, 11 avril 2015
3 Robert Cribb and Debra Black, Toronto lawyer claims he’s target of death threat from Rwandan government, Toronto Star, 11 avril 2015
4 Ann Garrison, Rwanda: Critics ask Canada to protect them from Kagame’s assassins, San Francisco BayView  

mardi 22 septembre 2015

BURKINA FASO: Le chef de file des putschistes annonce sa reddition dans une interview avec VOA Afrique.

 
mardi, septembre 22, 2015. 13:57 TU 
 
Sous la pression du reste des unités de l’armée qui s’est mise en branle pour contrer de force le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à Ouagadougou, le général de brigade Gilbert Diendéré, qui a pris le pouvoir mercredi dernier, déclare vouloir éviter un bain de sang dans la capitale burkinabè.

Gilbert Diendéré jette l’éponge

RWANDA 1994- 1996: Extrait Chronique d'un genocide



Ajoutée le 5 août 2012
La vidéo montre le génocide des Hutu commis par le FPR après sa prise de pouvoir, de 1994 à 1996. Mise en ligne par Gaspard Musabyimana (www.musabyimana.net).

Extrait Chronique d'un genocide

vendredi 11 septembre 2015

Rwanda : Washington s'oppose à un éventuel troisième mandat de Paul Kagame


Les États-Unis ont fait savoir qu'ils refusaient que Paul Kagame brigue un troisième mandat. Le Parlement rwandais doit débattre d'une éventuelle réforme de la Constitution qui pourrait lui permettre de se représenter en 2017.

Il n’a pas encore officialisé ses intentions, mais pour Washington, c’est "niet". Les États-Unis se disent opposés à un éventuel troisième mandat du chef de l’État rwandais Paul Kagame à l'issue de la présidentielle de 2017, a affirmé, vendredi 5 juin, un diplomate américain à l’AFP. "Nous sommes engagés à soutenir une transition pacifique et démocratique en 2017 vers l'élection d'un nouveau dirigeant par le peuple rwandais", a expliqué ce responsable du département d'État.

La Constitution rwandaise, adoptée en 2003, limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l'état à Paul Kagame, élu en 2003 et 2010, de se présenter une troisième fois. Or le Parlement doit débattre entre le 5 juin et le 4 août d'une éventuelle réforme de la Constitution pouvant lui permettre de se représenter en 2017, en réponse à une "demande populaire", selon des responsables rwandais.


Washington soutient depuis longtemps Paul Kagame, 57 ans, ancien chef des rebelles tutsis dans la guerre civile qui s'est terminée en 1994 par un génocide perpétré par les extrémistes hutus. Mais la position traditionnelle des États-Unis est de défendre la limite constitutionnelle à deux mandats.
"Des institutions fortes et non des hommes forts"

"Les États-Unis pensent que la démocratie s'améliore avec des institutions fortes et non des hommes forts, a plaidé le responsable diplomatique. Changer les constitutions pour supprimer les limites sur le nombre de mandats et favoriser ainsi les titulaires contredit les principes démocratiques et réduit la confiance dans les institutions démocratiques."

Les responsables rwandais nient que le président soit derrière cette proposition de réformer la Constitution, et expliquent qu'il s'agit de répondre à une demande de ses partisans. Mais des décisions similaires dans d'autres pays africains ont entraîné des violences.

L'an dernier, l'ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir après avoir tenté d'y rester. Et le Burundi, voisin du Rwanda, est le théâtre depuis des semaines de manifestations sanglantes et d'une tentative de coup d'État après l'annonce, par l'actuel président Pierre Nkurunziza, qu'il briguait un troisième mandat.
Avec AFP