Député Honoraire - Président du RPF -  Président d'honneur de Famille et Liberté
 
"Lorsque des officiers français ont été accusés, les 
      politiciens français, Sarkozy, en particulier, ont préféré la discrétion 
      et le rétablissement des rapports avec le nouveau régime plutôt que la 
      défense de l’honneur de nos soldats."
  
"...j’ai beaucoup de mal à faire entendre la vérité, ainsi qu’en 
      témoigne le peu d’échos faits à la condamnation d’Eva Joly pour m’avoir 
      diffamé, comme si certains mensonges avaient plus de poids que certaines 
      vérités. On avait osé m’accuser de négationnisme et la clameur publique 
      l’avait repris. Maintenant que chacun sait que je disais vrai, cela se 
      susurre à peine. De la même façon, le rouleau compresseur de la 
      désinformation qui faisait partie de la stratégie des adversaires de la 
      France a installé dans les esprits un doute sur le comportement de notre 
      armée au Rwanda. Entretenu par des « communicants » français, 
      celui-ci domine les médias de notre pays..."
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 Posted: 
      14 Dec 2014 12:42 PM PST
 
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| Le Général Didier Tauzin.  |  
 
Je 
      reviens d’une rencontre de « Chrétiens engagés en politique » 
      organisée à Versailles dans les locaux de l’Ermitage par Jean-François 
      Debiol infatigable artisan de la synthèse entre communion et engagement. 
      Ces réunions sont toujours l’occasion d’échanges passionnants entre des 
      militants et des responsables politiques et associatifs animés par la 
      spiritualité chrétienne. Celle-ci m’a permis de découvrir le Général 
      Didier Tauzin. Officier supérieur des Forces Spéciales, ses actions sur de 
      nombreux terrains d’opérations risqués et délicats lui ont permis 
      d’accumuler une expérience humaine exceptionnelle. 
 
  
Mais c’est un pays qu’il porte en lui comme une croix : le Rwanda. 
      Parlementaire récent en 1994, j’avais une conception circonspecte de 
      l’opération Turquoise déclenchée par le gouvernement d’Edouard Balladur et 
      destinée à protéger les populations, essentiellement les Tutsis victimes 
      des massacres perpétrés par les Hutus à la suite de l’attentat qui coûta 
      la vie au Président Habyarimana. Les Français ayant auparavant encadré 
      l’armée « hutu » du Rwanda et lui ayant permis de contenir les 
      rebelles tutsis, leur intervention humanitaire et neutre a été suspectée 
      et même accusée d’apporter un soutien aux massacreurs. J’avoue que 
      l’aller-retour de nos soldats sur la scène rwandaise d’abord comme alliés 
      des Hutus puis comme protecteurs des Tutsis me laissait perplexe. La 
      première action a été inefficace puisque le FPR du Tutsi anglophone Kagamé 
      a fini par l’emporter dans une rivalité qui au-delà des ethnies 
      directement concernées mesurait l’influence des Etats-Unis et celle de la 
      France dans cette région du monde. La chute de Mobutu au Zaïre redevenu 
      Congo, et la victoire de Kagamé disent assez que nous avons perdu la 
      partie. La seconde intervention française m’était apparue comme une 
      tardive tentative de sauver l’honneur et la face d’une politique confuse, 
      inefficace et peut-être peu honorable. J’avais vu le film réalisé sur 
      l’opération Turquoise par Alain Tasma et celui-ci avait accentué mes 
      interrogations. On y voit la proximité des troupes rwandaises génocidaires 
      avec les Français que les Hutus accueillent comme des alliés, et la 
      difficulté des Français à faire comprendre à leurs anciens protégés qu’ils 
      protègent désormais leurs ennemis. 
  
Un certain nombre de responsables politiques et militaires de notre 
      pays ont été mis en cause et font l’objet de poursuites judiciaires de 
      l’actuel régime rwandais à dominante tutsie. Le général Tauzin en fait 
      partie, et c’est pour lui absolument inacceptable. C’est pourquoi il a 
      rédigé : « Je demande justice pour la France et ses soldats ». 
      L’échange que j’ai eu avec lui et la lecture de son livre ont dissipé mes 
      doutes en même temps qu’ils confortaient des craintes d’une autre nature. 
      La France et son armée n’ont pas à ressentir de honte à la suite des 
      actions entreprises. L’honneur est sauf, dans la mesure où la longue 
      discrimination ethnique qui pèse sur le Rwanda n’oppose pas les gentilles 
      victimes tutsies au méchants bourreaux hutus, mais une minorité dominante 
      à une majorité dominée. La France a tenté de défendre le gouvernement 
      légal majoritaire contre la rébellion, puis a soutenu des accords qui 
      devaient conduire à la réconciliation. Lorsque le massacre des Tutsis a 
      commencé, les troupes françaises étaient retournées en France. Elles ne 
      sont revenues au Rwanda, trop tard, que pour limiter la tuerie et alors 
      que le FPR de Kagamé avait gagné la guerre. Elles ont alors rempli leur 
      mission dans la limite de leurs moyens. Elles n’ont ni soutenu ni commis 
      de massacres. 
  
Mais au-delà de cette satisfaction morale, on trouve, dans cette 
      affaire, une fois de plus, la légèreté, l’irresponsabilité, la lâcheté des 
      politiques. Le soutien aux Hutus quand il était encore temps de sauver ce 
      régime allié de la France a été insuffisant et hésitant. Les rebelles 
      n’ont pas été rejetés en Ouganda, et l’armée rwandaise, les FAR, a été 
      abandonnée face à l’APR rebelle manifestement plus opérationnelle. 
      L’opération Turquoise n’a été qu’une réaction de communication politique 
      pour faire face aux accusations qui pleuvaient sur la France. Elle a été 
      beaucoup trop tardive. Lorsque des officiers français ont été accusés, les 
      politiciens français, Sarkozy, en particulier, ont préféré la discrétion 
      et le rétablissement des rapports avec le nouveau régime plutôt que la 
      défense de l’honneur de nos soldats. Le général Tauzin a vécu 
      douloureusement la grandeur et la servitude militaires qui consistent à 
      obéir, même lorsque les décisions politiques ou leur absence sont 
      stupides, et à supporter ensuite le manque de solidarité de ceux qui ont 
      décidé avec ceux qui ont exécuté. 
  
Enfin, la sympathie que m’inspire le général prend tout son sens dans 
      une expérience commune. Comme lui, j’ai souffert d’accusations injustes et 
      comme lui, j’ai beaucoup de mal à faire entendre la vérité, ainsi qu’en 
      témoigne le peu d’échos faits à la condamnation d’Eva Joly pour m’avoir 
      diffamé, comme si certains mensonges avaient plus de poids que certaines 
      vérités. On avait osé m’accuser de négationnisme et la clameur publique 
      l’avait repris. Maintenant que chacun sait que je disais vrai, cela se 
      susurre à peine. De la même façon, le rouleau compresseur de la 
      désinformation qui faisait partie de la stratégie des adversaires de la 
      France a installé dans les esprits un doute sur le comportement de notre 
      armée au Rwanda. Entretenu par des « communicants » français, 
      celui-ci domine les médias de notre pays. C’est ce doute que Didier Tauzin 
      voudrait éteindre. Dans son ouvrage, on trouve la même citation de Charles 
      Péguy que dans mon opuscule « M… au lobby gay » : « Qui ne 
      gueule pas la vérité, quand il sait la vérité, se fait le complice des 
      menteurs et des faussaires ». 
  
 
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