Les États-Unis ont fait savoir qu'ils refusaient que Paul Kagame brigue un troisième mandat. Le Parlement rwandais doit débattre d'une éventuelle réforme de la Constitution qui pourrait lui permettre de se représenter en 2017.
Il n’a pas encore officialisé ses intentions, mais pour Washington, c’est "niet". Les États-Unis se disent opposés à un éventuel troisième mandat du chef de l’État rwandais Paul Kagame
 à l'issue de la présidentielle de 2017, a affirmé, vendredi 5 juin, un 
diplomate américain à l’AFP. "Nous sommes engagés à soutenir une 
transition pacifique et démocratique en 2017 vers l'élection d'un 
nouveau dirigeant par le peuple rwandais", a expliqué ce responsable du 
département d'État.
La Constitution rwandaise, adoptée en 2003, limite à deux le nombre 
de mandats présidentiels et interdit donc en l'état à Paul Kagame, élu 
en 2003 et 2010, de se présenter une troisième fois. Or le Parlement 
doit débattre entre le 5 juin et le 4 août d'une éventuelle réforme de 
la Constitution pouvant lui permettre de se représenter en 2017, en 
réponse à une "demande populaire", selon des responsables rwandais.
Washington soutient depuis longtemps Paul Kagame, 57 ans, ancien chef
 des rebelles tutsis dans la guerre civile qui s'est terminée en 1994 
par un génocide perpétré par les extrémistes hutus. Mais la position 
traditionnelle des États-Unis est de défendre la limite 
constitutionnelle à deux mandats.
"Des institutions fortes et non des hommes forts"
"Les États-Unis pensent que la démocratie s'améliore avec des 
institutions fortes et non des hommes forts, a plaidé le responsable 
diplomatique. Changer les constitutions pour supprimer les limites sur 
le nombre de mandats et favoriser ainsi les titulaires contredit les 
principes démocratiques et réduit la confiance dans les institutions 
démocratiques."
Les responsables rwandais nient que le président soit derrière cette 
proposition de réformer la Constitution, et expliquent qu'il s'agit de 
répondre à une demande de ses partisans. Mais des décisions similaires 
dans d'autres pays africains ont entraîné des violences.
L'an dernier, l'ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir après avoir tenté d'y rester. Et le Burundi,
 voisin du Rwanda, est le théâtre depuis des semaines de manifestations 
sanglantes et d'une tentative de coup d'État après l'annonce, par 
l'actuel président Pierre Nkurunziza, qu'il briguait un troisième 
mandat.
Avec AFP
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