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Source: http://www.bbc.com/afrique/region/2015/06/150605_rwanda_usa |
Des
rumeurs persistantes ainsi que des informations en provenance du Rwanda
font état d'une présence imminente du président rwandais lors des
rencontres appelées GLOBAL YOUTH CONVENTION, qui auront lieu à
Montréal du 25 au 27 septembre 2015. L'information a été confirmée dans
un tweet par la Ministre rwandaise des Affaires étrangères, Mme Louise
Mushikiwabo. Paul Kagame viendrait alors clôturer ces rencontres le 27
septembre.
Accusé
à juste titre par de nombreux rapports de crimes contre l'humanité et
crimes de guerre, le président Kagame ne mérite aucunement un visa
d'entrée au Canada. Des prêtres canadiens figurent parmi les victimes de
ce dictateur : le Père Claude Simard, tué à coups de marteau le 17
octobre 1994 et le Père Guy Pinard, fusillé en pleine messe dans sa
paroisse le 2 février 1997. De nombreuses organisations de défense des
droits de la personne et de la liberté d'expression telles que Human
Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans Frontières,
dénoncent régulièrement le régime de Kigali qui persécute, emprisonne,
torture et même tue quotidiennement ses opposants politiques et des
journalistes indépendants.
Le "Rapport Mapping"
des Nations Unies sur les violations graves des droits humains commises
entre 1993 et 2003 sur le territoire de la République Démocratique du
Congo par les troupes Paul Kagame pourraient être qualifiés de génocide,
si des éléments de preuve étaient apportés devant un tribunal
compétent.
Le
régime de Kigali envoie même des escadrons pour assassiner des
opposants à l'étranger. De nombreux enlèvements et des assassinats
transfrontaliers ont été dénoncés à plusieurs reprises par des
organisations de défense des droits de la personne et différents médias.
En ce qui concerne le Canada, le rapport de l'Agence des Services
frontaliers du Canada va dans le même sens que plusieurs articles
publiés en mars et avril 2015 dans différents journaux faisant état de
la présence en sol canadien d'un commando du Rwanda avec pour mission de
tuer, blesser ou intimider plusieurs personnes qui s'opposent ou
critiquent le gouvernement Rwandais.
Le
Canada interdit d'entrer sur son territoire et expulse régulièrement
des personnes soupçonnées d'avoir commis le génocide, des crimes de
guerre, des crimes contre l'humanité ou d'avoir prononcé des discours
d'incitation à la haine et à la violence. Les crimes dont le président
Paul Kagame est accusé montrent clairement qu'il entre dans la catégorie
de ces personnes qui ne doivent pas être admises sur le territoire
canadien.
SOURCE Congrès Rwandais du Canada (CRC)
Renseignements : Pierre Claver Nkinamubanzi, Congrès Rwandais du Canada, Téléphone: (613) 302 4406; Jean-Pierre Kikondjo, Communauté Burundaise du Canada, section Gatineau et Ottawa, Téléphone (514) 233 4904; Dr Jean Mpania Pene, Coalition Agir ensemble pour la paix au Congo, Téléphone: (613) 315 1098; Perpétue Muramutse, Réseau International des femmes pour la démocratie et la paix, Téléphone :(450) 933 2743
Intégralité de la lettre:
Le 21 septembre 2015
Honorable Steven Blaney
Ministre de la Sécurité publique et
de la Protection civile
269, avenue Laurier Ouest Ottawa
(Ontario)
K1A 0P8
Monsieur le Ministre,
Les membres des communautés
rwandaise, burundaise et congolaise au Canada sollicitent votre intervention
afin que le président Rwandais Paul Kagame soit interdit de séjour sur le
territoire national.
En effet, le président Paul Kagame
est l’objet de nombreuses et graves accusations dont des crimes contre
l'humanité et des crimes de guerre, depuis que lui et son mouvement, le Front
patriotique rwandais (FPR), mènent des guerres incessantes dans la région des
Grands Lacs africains depuis le 1er octobre 1990.
Des informations en provenance du
Rwanda (http://www.iryd.ca/), font état d’une présence imminente du président
Rwandais lors des rencontres appelées GLOBAL YOUTH CONVENTION qui auront lieu à
Montréal du 25 au 27 septembre 2015. Paul Kagame viendrait alors clôturer ces
rencontres le 27 septembre. Et nous, membres des communautés rwandaise,
burundaise et congolaise, sommes consternés et profondément indignés
d'apprendre qu'un criminel de guerre avéré va fouler en toute liberté le sol
canadien. Le Canada ne gagne rien à accueillir sur son territoire une personne
qui n’a aucun respect pour la vie humaine et qui prône la haine et la violence,
quand bien même ce serait un chef d’État.
Monsieur le Ministre,
Vous êtes sans doute au courant des
crimes contre l'humanité et des crimes de guerre dont le président Paul Kagame
est, à juste titre, accusé. Nous citons, pour votre mémoire, quelques exemples
dans le document joint à cette lettre. Ils démontrent à suffisance que le
séjour du président Kagame au Canada serait non seulement néfaste pour l’image
du Canada, mais aussi pourrait perturber la paix sociale des Canadiens
originaires des pays de la région des grands Lacs africains.
Le Canada interdit d’entrer sur son
territoire et expulse régulièrement des personnes soupçonnées d’avoir commis le
génocide, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou d’avoir
prononcé des discours d’incitation à la haine et à la violence. Les crimes dont
le président Paul Kagame est accusé montrent clairement qu’il entre dans la
catégorie de ces personnes qui ne doivent pas être admises sur le territoire
canadien.
2
Son statut de chef d'État ne doit
pas être le prétexte d'une immunité diplomatique comme ce fut le cas en 2006 et
en 2013. En effet, il y a actuellement des Chefs d’État en fonction qui sont
poursuivis par la Cour pénale internationale. Paul Kagamé mérite d'être traité
avec la même rigueur que tous les autres terroristes contre lesquels le
gouvernement canadien ne cesse de faire pression.
Monsieur le Ministre,
permettez-nous de vous rappeler également que deux prêtres canadiens
figurent parmi les victimes de ce dictateur : le Père Claude Simard, tué à
coups de marteau le 17 octobre 1994 et le Père Guy Pinard, fusillé en pleine
messe dans sa paroisse de Kampanga le 2 février 1997. Leur mort violente
avait retenu l’attention du gouvernement et du parlement canadiens. En effet,
au cours des débats de la Chambre des Communes du 3 février 1997, les membres
du parlement, et le Premier Ministre Jean Chrétien en particulier, ont souhaité
que les auteurs de ces crimes soient un jour traduits en justice. Dix-huit ans
plus tard, non seulement les meurtriers de ces deux Canadiens et leur
commanditaire Paul Kagame n’ont jamais été jugés, mais pire encore, ce dernier
a eu suffisamment de temps pour commettre d’autres meurtres plus crapuleux.
Convaincus que vous accorderez à
notre requête l’attention qu’elle mérite, nous vous prions, Monsieur le
Ministre, de recevoir l’assurance de notre très haute considération.
Pour Signature :
Pierre-Claver Nkinamubanzi,
président
Congrès rwandais du Canada
(CRC)
586 Martin-Perrier N.
Gatineau, Qc J9H 5P3
Kinachem@videotron.ca
Communauté Congolaise
Dr Jean MPANIA Pene
Conseiller-Cosignataire de la
coalition
Agir Ensemble pour la Paix
au Congo
drjeanmpania@yahoo.fr
|
Perpétue Muramutse,
Coordonnatrice
Réseau International des
femmes pour la
Démocratie et la paix (RifDP)
perpetuemuramutse@hotmail.com
Communauté Burundaise du
Canada -
section Gatineau et Ottawa
(CACB-GO)
Jean-Pierre Kikondjo
jkikon7@hotmail.com
|
c. c. :
Honorable Rob Nicholson
Ministre des Affaires étrangères
2895 av. St-Paul (bureau principal)
Unit 11Niagara Falls (Ontario) L2J
2L3
Honorable Chris Alexander
Ministre de la Citoyenneté et de
l’Immigration
100 Westney Road South, Unit E101
Ajax (Ontario) L1S 7H3
Denis Coderre,
Maire de Montréal
Hôtel de ville
275, rue Notre-Dame Est, Montréal
(Québec), H2Y 1C6
Monsieur Bob Paulson, Commissaire
Gendarmerie royale du Canada
Immeuble QG
73 promenade Leikin, Ottawa
(Ontario) K1A 0R2
Annexe
Extraits d’une longue liste des
crimes commis par le président Paul Kagame
1. De nombreuses organisations de
défense des droits de la personne et de la liberté d’expression telles que
Human Rights Watch, Amnesty International et Reporters sans Frontières,
dénoncent régulièrement le régime de Kigali qui persécute, emprisonne,
torture et même tue quotidiennement ses opposants politiques et des
journalistes indépendants.
À titre illustratif, il y a lieu de
citer le cas de l’ancien vice-président du Parti Vert, M. André Kagwa
Rwisereka, mort décapité un mois avant les élections présidentielles d’août
2010 et l’assassinat du journaliste Jean Léonard Rugambage. Il y a également
l’emprisonnement des chefs de partis de l'opposition : Mme Ingabire Victoire,
M. Déogratias Mushayidi et Me Bernard Ntaganda, accusés de tous les maux et
jetés en prison après un simulacre de procès. En mai 2014, Human Right Watch et
l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACT) parlaient d’une «
vague de disparitions forcées » et des cadavres charriés par une rivière. En
octobre 2012, Amnesty International a dénoncé la torture de dizaines de
personnes détenues dans des prisons clandestines par les services secrets.
2. Ces crimes inqualifiables ont
été par ailleurs largement documentés dans le "Rapport Mapping"
des Nations Unies sur les violations les plus graves des droits humains
commises entre 1993 et 2003 sur le territoire de la République Démocratique du
Congo (RDC) par l’Armée Patriotique Rwandaise sous le haut commandement du
général Paul Kagame.
Le rapport affirme que les crimes
commis pendant cette période sur les populations congolaises ainsi que sur les
réfugiés hutus rwandais peuvent être qualifiés de génocide, si des éléments de
preuve étaient apportés devant un tribunal compétent.
D’autre part des rapports d’experts
des Nations Unies attestent que le Rwanda a soutenu en hommes, armes et
munitions des rebellions responsables de pires crimes dans l’Est de la RDC.
Cela va des crimes contre l’humanité et de multiples viols aux enrôlements
forcés d’enfants-soldats.
4. Le régime de Kigali envoie même
à l’étranger des escadrons pour assassiner des opposants. De nombreux
enlèvements et des assassinats transfrontaliers ont été dénoncés à plusieurs
reprises par des organisations de défense de droits de la personne et différents
médias. Ici il y a lieu de citer l’assassinat en Afrique du Sud, à la fin de
l’année passée, du Col. Patrick Karegaya, ancien chef des services de
renseignements en exil dans ce pays, l’assassinat en Ouganda du journaliste
Charles Ingabire, la double tentative d’assassinat du Général Kayumba Nyamwasa
en Afrique du Sud, ancien chef d’état-major de Kagame, de M. Jonathan Musonera
et M. René Mugenzi en Grande-Bretagne.
En ce qui concerne le Canada, le
journal National Post a publié un article le 13 aout dernier sous le
titre évocateur de « Rwandan intelligence agents harassing opponents in
Canada, border service says »1. L’article relate le contenu d’un rapport de
l’Agence des services frontaliers du Canada qui fait état d’activités
criminelles du gouvernement rwandais en sol canadien, dont notamment le
harcèlement de ressortissants rwandais par des espions à la solde du président
Kagame ainsi que des tentatives d’organisation de sessions d’endoctrinement de
la jeunesse d’origine rwandaise. Selon cet article, l’Agence des services
frontaliers du Canada est bien au courant de l’existence « d’un modèle bien
documenté de répression des critiques du gouvernement rwandais, incluant des
menaces, des attaques et des assassinats ».
5. Le rapport de l’Agence des
Services frontaliers du Canada va dans le même sens que plusieurs articles qui
ont été publiés en mars et avril 2015 dans les journaux Métro1, Toronto Star2 3
et San Francisco Bay View4 faisant état de la présence en sol canadien d’un
commando du Rwanda avec pour mission de tuer, blesser ou intimider plusieurs
personnes qui s’opposent ou critiquent le gouvernement Rwandais.
1 Stewart Bell, Rwandan intelligence agents harassing
opponents in Canada, border service says, National Post, Aug. 13, 2015
2 Robert Cribb and Debra Black, Four other Canadians
believe they are targeted by Rwanda, Toronto Star, 11 avril 2015
3 Robert Cribb and Debra Black, Toronto lawyer claims
he’s target of death threat from Rwandan government, Toronto Star, 11 avril
2015
4 Ann Garrison, Rwanda: Critics ask
Canada to protect them from Kagame’s assassins, San Francisco
BayView