vendredi 11 septembre 2015

Rwanda : Washington s'oppose à un éventuel troisième mandat de Paul Kagame


Les États-Unis ont fait savoir qu'ils refusaient que Paul Kagame brigue un troisième mandat. Le Parlement rwandais doit débattre d'une éventuelle réforme de la Constitution qui pourrait lui permettre de se représenter en 2017.

Il n’a pas encore officialisé ses intentions, mais pour Washington, c’est "niet". Les États-Unis se disent opposés à un éventuel troisième mandat du chef de l’État rwandais Paul Kagame à l'issue de la présidentielle de 2017, a affirmé, vendredi 5 juin, un diplomate américain à l’AFP. "Nous sommes engagés à soutenir une transition pacifique et démocratique en 2017 vers l'élection d'un nouveau dirigeant par le peuple rwandais", a expliqué ce responsable du département d'État.

La Constitution rwandaise, adoptée en 2003, limite à deux le nombre de mandats présidentiels et interdit donc en l'état à Paul Kagame, élu en 2003 et 2010, de se présenter une troisième fois. Or le Parlement doit débattre entre le 5 juin et le 4 août d'une éventuelle réforme de la Constitution pouvant lui permettre de se représenter en 2017, en réponse à une "demande populaire", selon des responsables rwandais.


Washington soutient depuis longtemps Paul Kagame, 57 ans, ancien chef des rebelles tutsis dans la guerre civile qui s'est terminée en 1994 par un génocide perpétré par les extrémistes hutus. Mais la position traditionnelle des États-Unis est de défendre la limite constitutionnelle à deux mandats.
"Des institutions fortes et non des hommes forts"

"Les États-Unis pensent que la démocratie s'améliore avec des institutions fortes et non des hommes forts, a plaidé le responsable diplomatique. Changer les constitutions pour supprimer les limites sur le nombre de mandats et favoriser ainsi les titulaires contredit les principes démocratiques et réduit la confiance dans les institutions démocratiques."

Les responsables rwandais nient que le président soit derrière cette proposition de réformer la Constitution, et expliquent qu'il s'agit de répondre à une demande de ses partisans. Mais des décisions similaires dans d'autres pays africains ont entraîné des violences.

L'an dernier, l'ancien président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a été chassé du pouvoir après avoir tenté d'y rester. Et le Burundi, voisin du Rwanda, est le théâtre depuis des semaines de manifestations sanglantes et d'une tentative de coup d'État après l'annonce, par l'actuel président Pierre Nkurunziza, qu'il briguait un troisième mandat.
Avec AFP

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