lundi 18 avril 2016

FRANCE/ Génocide rwandais : la ville de Paris a choisi son camp



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Génocide rwandais : la ville de Paris a choisi son camp

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A propos du Rwanda (I)


Vu sur : Boulevard Voltaire, écrit par : Hervé Cheuzeville Journaliste, auteur
Nous connaissons ces derniers jours – comme chaque année certes, à l’époque anniversaire du début du génocide de 1994, mais de manière plus virulente encore que d’habitude – une vague d’attaques contre la France et l’armée française, orchestrée depuis Kigali mais relayée en France même par les groupes de pression habituels, avec le soutien de certains parlementaires et de personnalités telle Sylvie Brunel par exemple qui ne connaissent rien au drame rwandais mais qui donnent dans le panneau sous de nobles prétextes moraux et humanitaires !
Ce texte d’Hervé Cheuzeville est excellent parce que juste et objectif, et mériterait d’être très largement diffusé, notamment auprès des personnalités et des médias traitant de l’Afrique et de la France
Jacques Hogard
Rwanda
par13/04/2016
Depuis plus de 20 ans, les mensonges, les approximations et les accusations fleurissent autour du 6 avril.
Depuis plus de 20 ans, les mensonges, les approximations et les accusations fleurissent autour du 6 avril. C’est en effet ce jour-là qu’en 1994, l’avion qui transportait les présidents rwandais et burundais fut abattu par un missile, à proximité de l’aéroport de Kigali. Cet événement déclencha, dès le lendemain, de terribles massacres de civils dans la capitale puis dans tout le pays.
Ce mois d’avril 2016 ne fait pas exception. On assiste à nouveau à un florilège de contre-vérités et de commémorations à sens unique, en plus des habituelles accusations contre la France venant du dictateur rwandais Paul Kagame. J’ai ainsi découvert que la ville de Paris avait transformé l’un de ses jardins publics en « Jardin à la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda ». Comme si cela ne suffisait pas, la plaque qui porte cette appellation indique, en sous-titre, qu’« en 1994 au Rwanda, plus d’un million d’hommes, de femmes et d’enfants ont été exterminés en trois mois car nés Tutsi ». Les édiles parisiens ont-ils choisi cette terminologie par ignorance ou par volonté délibérée de transformer un mensonge mille fois répété en vérité officielle ? Me voici donc contraint d’informer madame Hidalgo et ses collègues que :
1) Les massacres, au Rwanda, n’ont pas débuté le 7 avril 1994 et ils ne se sont pas achevés trois mois après cette date. Ils débutèrent peu après l’attaque lancée contre le Rwanda par des éléments de l’armée ougandaise, le 1er octobre 1990. Il est vrai qu’ils connurent un paroxysme durant les terribles cent jours qui suivirent le 6 avril 1994. Mais ces massacres ne touchèrent pas les seuls Tutsis : de nombreux Hutus, opposés au pouvoir en place, en furent aussi les victimes.
Alors que se déroulaient ces atrocités à Kigali, sous le regard de journalistes étrangers, des massacres de grande ampleur étaient perpétrés par les troupes du FPR, au fur et à mesure de leur avancée victorieuse. Ils se poursuivirent encore longtemps après la prise de Kigali au début de juillet 1994. Se souvient-on du massacre de la population du camp de déplacés de Kibeho des 22 et 23 avril 1995 ? Au moins 5.000 hommes, femmes et enfants furent massacrés par les soldats du FPR, sous les yeux des Casques bleus australiens. A-t-on oublié les massacres, en particulier dans le nord du pays, qui ponctuèrent le règne du FPR jusqu’en 1998 ? Enfin, que dire de la chasse aux réfugiés rwandais à laquelle se livra l’armée du FPR en territoire congolais à partir de septembre 1996 ? Au moins 200.000 de ces réfugiés en furent les victimes.
2) Le nombre des Tutsis du Rwanda était généralement estimé à environ 12 % de la population totale, soit environ 840.000 personnes. Si « un million » de Tutsis avaient été assassinés durant les trois terribles mois de 1994, cela signifierait que 14,3 % de la population rwandaise a été exterminée et qu’aucun Tutsi n’a survécu. Or, une bonne partie de la communauté tutsie a fort heureusement survécu. Cette froide démonstration mathématique prouve donc que nombre de non-Tutsis furent également victimes des massacres.
La ville de Paris n’aurait-elle pas mieux fait d’honorer la mémoire du million d’hommes, de femmes et d’enfants rwandais qui furent massacrés pendant la guerre du Rwanda en nommant son jardin public « Jardin de la mémoire du génocide rwandais » ? Ou bien son maire et ses conseillers municipaux pensent-ils, comme Dominique Sopo, qu’« évoquer le sang des Hutu, c’est salir le sang des Tutsi » ?
Le génocide rwandais a été commis par des Rwandais contre des Rwandais. Les bourreaux qui le perpétrèrent étaient des Hutus mais aussi des Tutsis. Les victimes étaient, elles aussi, tutsies et hutues. Honorer la mémoire d’une partie des victimes est une abomination. C’est ce qui se fait au Rwanda depuis juillet 1994. Il est bien triste de voir la ville de Paris emboîter le pas au dictateur de Kigali !
Hervé Cheuzeville Journaliste
Cheuzeville

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A propos du Rwanda (II)


Article du Réveil Français , écrit par : Jacques Hogard

  Paul-Kagame
On pourrait aussi largement recommander la lecture de cette remarquable lettre du Colonel belge Luc MARCHAL (ancien nmr 2 de la MINUAR au Rwanda en 1994) au député français Hervé Féron PS – Meurthe et Moselle) qui vient d’aller demander pardon à Kigali au sein d’une importante délégation française.
JH
A Monsieur Hervé FERON député (PS) de Meurthe et Moselle.
Monsieur le Député-Maire,
Dans le contexte de la commémoration annuelle du génocide de 1994, vous avez récemment effectué une visite au Rwanda. Soyons clair, par votre présence vous avez cautionné le système de pensée unique que le pouvoir en place à Kigali tente, depuis 1994, d’imposer à la communauté internationale et à sa propre population, en excluant du devoir de mémoire collectif les innombrables victimes n’appartenant pas à la communauté des Tutsis.
C’est, précisément, pour avoir rappelé cette réalité que Madame Victoire Ingabire Umuhoza, candidate à l’élection présidentielle en 2010, a été condamnée à 15 ans de réclusion et ce, à l’issue d’une parodie de justice, ce que n’a pas manqué de dénoncer la Fondation Jean Jaurès.
Je tiens à préciser, sans la moindre ambiguïté, que je considère le génocide des Tutsis comme un fait incontestable. Cette matérialité ne peut, toutefois, servir d’épouvantail et occulter les massacres à grande échelle perpétrés par le Front patriotique rwandais, au Rwanda et dans le Congo voisin, à l’égard des Hutus et des Congolais.
Je prends l’initiative de vous exprimer mon sentiment parce que si certains ont pu être abusés en toute bonne foi au début, quant à la nature exacte du régime de Paul Kagame, par contre, ensuite et depuis de nombreuses années, les preuves objectives se sont à ce point accumulées que toute compromission avec ce régime liberticide et mortifère ne peut être considérée que comme un appui, si pas un encouragement, à ses multiples dérives totalitaires.
Je citerai comme éléments objectifs : les rapports Hourigan, Gersony, Garreton, Pillay, ceux relatifs au pillage des richesses de la République démocratique du Congo. Cette liste est malheureusement loin d’être exhaustive. Je suis convaincu que vous en connaissez la teneur.
Tout comme vous n’ignorez sans doute pas les diverses résolutions prises par le Parlement européens au sujet du Rwanda. Notamment celle du 23 mai 2013, prise en session plénière à Strasbourg. Celle-ci était présentée par cinq groupes parlementaires européens dont deux groupes de gauche : les Socialistes et démocrates au PE et la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique.
Tout lecteur du texte de la résolution notera que son contenu et les termes utilisés sont sans la moindre ambiguïté à l’égard de Paul Kagame et de son total mépris pour la démocratie et les droits de l’homme. Nous sommes très loin du politiquement correct, style généralement adopté par ce genre d’assemblée.
En guise d’illustration, voici quelques-unes des formulations utilisées dans la résolution :
(…) le FPR demeure le parti politique dominant au Rwanda sous le président Kagame et contrôle la vie publique dans le contexte d’un système de parti unique où les personnes formulant des critiques à l’encontre des autorités rwandaises font l’objet de harcèlements, d’intimidations et sont mises en prisons.
(…) le droit et le système judiciaire rwandais enfreignent les conventions internationales auxquelles le Rwanda est partie (…) notamment ses dispositions sur la liberté d’expression et de pensée.
(…) le respect des droits de l’homme fondamentaux, y compris le pluralisme politique et la liberté d’expression et d’association, sont gravement restreints au Rwanda (…).
(…) le procès en première instance de Victoire Ingabire qui ne respectait pas les normes internationales, en premier lieu en ce qui concerne son droit à la présomption d’innocence, et était basé sur des preuves fabriquées et des aveux de co-accusés qui ont été placés en détention militaire au Camp Kami où on aurait eu recours à la torture pour leur extorquer lesdits aveux.
(…) la nature politiquement motivée du procès, la poursuite d’opposants politiques et l’issue décidée à l’avance du procès.
(…) les libertés de réunion, d’association et d’expression sont des composantes essentielles de toute démocratie, et estime que ces principes font l’objet de graves restrictions au Rwanda.
(…) condamne toute forme de répression, d’intimidation et de détention à l’égard de militants politiques, de journalistes et de défenseurs des droits de l’homme ; demande instamment aux autorités rwandaises de libérer immédiatement toutes les personnes et tous les militants emprisonnés ou condamnés pour le seul exercice de leurs droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique.
(…) rappelle que les déclarations obtenues en employant la torture et autres formes de mauvais traitements ne sont admissible dans aucune procédure.
(…) rappelle aux autorités rwandaises que la démocratie se fonde sur un gouvernement pluraliste, une opposition effective, des médias et un système judiciaire indépendants, le respect des droits de l’homme et des droits de réunion et d’expression (…).
Monsieur le Député-Maire, je suis intiment convaincu que vous ne partagez en aucune façon les principes de gouvernance stigmatisés par le Parlement européen. Pourtant par votre récente démarche au Rwanda, vous vous faites complice d’un régime qui n’a de cesse de reléguer la grosse majorité de sa population à l’état de citoyens de seconde zone et ce, au mépris le plus total des droits les plus élémentaires de la personne humaine.
Je me permets, au nom des millions de victimes rwandaises et congolaises pour lesquelles justice n’a toujours pas été rendue, de vous présenter mes salutations distinguées.
Colonel Luc Marchal
ancien commandant du Secteur Kigali
Mission des Nations unies pour l’assistance au Rwanda
Colonel-Luc-Marshal

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