Dr Theogene Rudasingwa |
Washington D.C., le 26 décembre 2017
Son Excellence
Emmanuel Macron
Président de
la République française
Palais de
l'Elysée
France
LETTRE OUVERTE
APPEL AU PEUPLE FRANÇAIS POUR RÉSISTER À LA
CRIMINALISATION DE LA FRANCE PAR LE RÉGIME RWANDAIS
J'ai l'honneur d'écrire à Votre Excellence
et, à travers vous, à tous les Français en réaction aux tentatives répétées du
Gouvernement du Président Paul Kagame du Rwanda de diaboliser la France et ses
citoyens autant qu'il a déshumanisé des citoyens Rwandais.
En écrivant cette note personnelle à Vous
et au peuple français qui vous a élu Président, je revendique des identités que
même le régime Rwandais ne peut contester. Comme Paul Kagame, je suis un Tutsi
qui a grandi dans les camps de réfugiés du Burundi, de Tanzanie et d'Ouganda.
J'étais orphelin quand j'avais un an, mon père ayant été parmi les premières
victimes à la suite de la révolution hutue de 1959 au Rwanda. J'ai
successivement été Secrétaire Général du FPR, Ambassadeur du Rwanda aux
États-Unis, et plus tard Chef de cabinet du Président Paul Kagame.
En tant que son principal confident à un
moment donné, j'en connais beaucoup sur la vie privée et publique du Président
Kagame. Je prends chaque jour le risque d'en savoir plus et d'oser dire la
vérité au pouvoir, et sciemment en connaissant le risque du prix à payer en
s'opposant au Président Kagame.
Par-dessus tout, je suis un témoin de
l'immense perte de vies humaines des populations Tutsis et Hutus.
Il y a près d'un quart de siècle, en juin
1994, au plus fort de l'un des génocides les plus tragiques de tous les temps,
j'ai conduit une délégation de deux hommes au nom du Front patriotique Rwandais
(FPR) au Quai d'Orsay pour dissuader la France d'entreprendre l'opération
Turquoise. Mon autre collègue de la délégation était le regretté Dr Jacques
Bihozagara. À l'époque, j'ai eu l'occasion de rencontrer Monsieur Alain Juppé,
alors ministre des Affaires étrangères, pour transmettre un message important
et urgent du Général Paul Kagamé concernant l'imminente mission de maintien de
la paix en vertu d'un mandat sous le Chapitre VII des Nations Unies.
A Monsieur Alain Juppé, et plus tard aux
hauts responsables militaires français de l'époque, dont le Général Le Mercier,
j'ai réitéré la position du FPR selon laquelle nous considérions la France
comme partisane et pro-gouvernementale dans le conflit Rwandais et que toute
opération militaire serait interprétée comme un ultime soutien au régime
assiégé (gouvernement provisoire établi après l'assassinat du Président Juvénal
Habyarimana sous les ordres du général Paul Kagame) dont les membres étaient
les cerveaux du génocide. Je me souviens, aujourd'hui avec remords, que j'ai
récité les mots spécifiques du Général Paul Kagame: «tous les Tutsis qui
devaient mourir ont été exterminés; qui maintenant cherchez-vous à sauver? » à
Monsieur Alain Juppé et au Général Le Mercier.
À ce moment-là, le FPR s'est opposé non
seulement à l'intervention de la France mais aussi à toute intervention
étrangère, y compris celle de l'ONU, qui nous enlèverait une victoire militaire
pure et simple qui était en vue.
Sauver des vies des populations tutsis
menacées n'était pas une priorité pour le FPR mais plutôt la conquête du
pouvoir.
J'aurais aimé que ce que je viens de dire
soit juste une histoire racontée simplement pour rafraîchir la mémoire de
quelqu'un comme Votre Excellence qui n'était alors qu'un adolescent en 1994
mais qui, maintenant, préside aux destinées d'une nation prestigieuse avec une
histoire riche et un rôle essentiel sur la scène mondiale comme celui de la
France.
Malheureusement, il s'agit d'une question
d'actualité de la plus haute importance pour tous les citoyens Rwandais et
français, tout simplement parce qu'elle concerne des crimes commis par des
Rwandais contre leurs compatriotes Rwandais. Ces crimes n'ont jamais été
pleinement reconnus et pris en compte.
Rétrospectivement, bien que controversée,
l'opération Turquoise a eu lieu et a sauvé des vies rwandaises.
Vous pourriez vous demander pour quel motif
le Président Kagame et son régime recourent à
cette interminable interprétation erronée de l'histoire, à la
déformation des faits et aux insultes incessantes contre la France et à ses
dirigeants.
Permettez-moi, Votre Excellence, de
mentionner quatre raisons:
Tout d'abord, il y a la question non
résolue des responsables réels qui ont
abattu l'avion dans lequel ont péri les Présidents Juvénal Habyarimana du
Rwanda et Cyprien Ntaryamira du Burundi, leurs proches, y compris des citoyens
français membres de l'équipage. Comme l'assassinat de l'archiduc Franz
Ferdinand d'Autriche en juin 1914 et le déclenchement de la Première Guerre
mondiale, cet événement tragique a été le coup de feu qui a déclenché le
génocide qui a suivi et qui a coûté la vie aux Tutsis et aux Hutus. D'après ce
que je sais, rien n'ébranle et n'effraie le Président Kagame comme l'enquête
française sur ce sujet. L'enquête est une menace existentielle pour lui.
Deuxièmement, la communauté internationale
a fait beaucoup de travail pour traduire en justice les auteurs du génocide
contre les Tutsis. Malheureusement, malgré toutes les preuves présentées par
divers rapports des Nations Unies, y compris le rapport Mapping sur des crimes
graves commis sur le territoire de la RDC (1993-2003) qui a prouvé sans
équivoque la responsabilité du gouvernement Rwandais dans des crimes de guerre,
des crimes contre l'humanité et des actes de génocides contre des populations
Hutus et des Congolais, le régime du Président Kagame n'a pas été mis au défi
de rendre compte de ses crimes odieux.
Les puissances occidentales, notamment les
États-Unis et le Royaume-Uni, mues par un sentiment de culpabilité ou par des
intérêts géostratégiques, ont couvert le régime du Président Kagame contre toute justice. La culture de l'impunité qui
en a résulté s'étend bien au-delà des frontières du Rwanda, avec une
implication profonde dans les décennies à venir.
Troisièmement, la crise politique prolongée
au Rwanda qui a commencé en 1959, ponctuée par la guerre civile, les réfugiés,
le génocide, la destruction massive de la vie et de la propriété, et la
déstabilisation régionale n'a jamais pris fin. Les acteurs ont changé, mais
l'absence de liberté, de démocratie et de primauté du droit au Rwanda est
vieille de plusieurs siècles.
Le Président Kagame vient de se proclamer
Président à vie sous la houlette d'un simulâcre de référendum et d'un processus
électoral biaisé. Il cherche à pérénniser son pouvoir, en utilisant une clique
d'officiers exclusivement d'origine tutsis, par le vérouillage absolu de
l'espace politique et civil, par des assassinats et l'emprisonnement
d'opposants politiques, par la marginalisation des Hutus bannis en marge de la
société comme des citoyens de seconde classe,
par une politique de persécution contre des éléments dissidents tutsis,
par le maintien des inégalités socio-économiques massives et par une corruption
rampante en faveur du Président Kagame,
sa famille et ceux de son entourage immédiat.
Quatrièmement, et finalement, le régime du
Président Kagame est devenu par défaut une influence déstabilisatrice dans la
région des Grands Lacs d'Afrique orientale et centrale. Agissant seul ou au nom
de certaines puissances occidentales, le Rwanda a parrainé des guerres
d'agression et des guerres par procuration contre la République Démocratique du
Congo, tout en continuant à déstabiliser le Burundi et l'Ouganda.
En un mot, Votre Excellence, tant que le
régime du Président Kagame aliène ses propres citoyens, provoque les voisins du
Rwanda, ne rend pas compte de sa culpabilité pour les crimes qu'il a commis au
Rwanda et en République Démocratique du Congo, et pour la destruction de
l'avion qui a déclenché des pertes massives de vies humaines, il cherchera
toujours un bouc émissaire, en l'occurrence la France, pour détourner
l'attention sur les causes réelles de la crise politique prolongée du Rwanda.
De mon humble avis, je voudrais exhorter
Votre Excellence, le Gouvernement français et le peuple français à rejeter
fermément et publiquement les tentatives répétées. fausses et méprisantes. du
Président Kagame de faire de la France un complice du génocide Rwandais. Le
génocide contre les Tutsis et les Hutus a été commis par des Rwandais contre
des Rwandais.
Les puissances étrangères - la Belgique, la
France, les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Ouganda - ont, à différents moments
au cours des 100 dernières années, soutenu l'un ou l'autre camp dans la
politique controversée et violente du Rwanda. Dans cette mesure, on pourrait
soutenir que ces acteurs étrangers sont effectivement des facteurs secondaires
dans les tragédies cycliques du Rwanda.
Cependant, il est absolument faux d'accuser
ces acteurs étrangers du mal commis par des Rwandais contre des Rwandais. Seuls
les Rwandais peuvent mettre fin à la violence cyclique en reconnaissant la
souffrance mutuellement infligée, et réciproquement s'absoudre dans un
processus de guérison générationnelle.
La France doit donc rejeter sans équivoque
l'attaque brutale et frontale menée par le régime du Président Kagame pour
criminaliser les Français.
La France devrait dénoncer les distorsions
délibérées de l'histoire par un régime minoritaire brutal dont l'intention est
de détourner l'attention d'une crise interne auto-infligée et de rendre des
comptes pour les crimes qu'elle a commis contre le peuple Rwandais et des
citoyens étrangers.
Le silence face à ces attaques flagrantes
sert à enhardir l'intransigeance d'un dictateur qui vit au dépens du sentiment
de culpabilité des étrangers, et de l'approbation de certains milieux en France
et d'une élite mondiale qui soit profitent, soit deviennent des outils
volontaires dans la propagation scandaleuse de ces mensonges.
Au cours des prochains mois, le
gouvernement du Rwanda a l'intention d'intensifier les enchères.
Après avoir publié le soi-disant rapport
Mucyo (2008) du Rwanda et le rapport Muse (2017) du cabinet d'avocats américain
Cunningham Levy Muse, qui ont tous deux relayé des mensonges officiels du
régime Rwandais selon lesquels la France serait complice du génocide Rwandais,
le régime procédera maintenant à l'émission de «mises en accusation» contre des
officiels français, puis portera l'affaire devant l'Union africaine et les
Nations Unies pour embarrasser la France.
Je voudrais exhorter Votre Excellence, le
Gouvernement français et le peuple français à rester vigilants face à la
manipulation de l'opinion publique internationale par le régime Rwandais.
Je voudrais vous inviter à affermir le
soutien de la France dans la mobilisation régionale et internationale en faveur
de tous les Rwandais dans leur lutte pour la guérison, la réconciliation
nationale, le respect des libertés fondamentales, la démocratie, l'état de
droit, une prospérité partagée et durable et la paix.
Je souhaite à Votre Excellence, à votre
famille, au gouvernement français et aux Français une bonne et heureuse année
2018.
Dr. Theogene Rudasingwa
Ancien ambassadeur du Rwanda aux États-Unis
d'Amérique
Washington DC.
Etats-Unis
Dr Theogene Rudasingwa |
His Excellency Emmanuel Macron
President
The French Republic
Elysee
Palace
France
Your Excellency,
OPEN LETTER
A
CALL TO FRENCH PEOPLE TO RESIST RWANDA’S CRIMINALIZATION OF FRANCE
I
am writing to Your Excellency, and through you to all French people in reaction
to the repeated attempts by the Government of President Paul Kagame in Rwanda
to demonize France and its citizens as much as it has dehumanized Rwandan
citizens.
In
writing this personal note to you and the French people you have been mandated
to lead, I claim identities that even the Rwandan regime cannot dispute. Like
Paul Kagame, I am a Tutsi who grew up in the refugee camps of Burundi, Tanzania
and Uganda. I was orphaned when I was one year old, my father having been among
the first victims during the aftermath of Rwanda’s 1959 Hutu Revolution. I was
RPF’s Secretary General, Rwanda’s Ambassador to the United States, and later
President Kagame’s Chef de Cabinet.
As
his closest confidante at one point, I know much about President Kagame’ private
and public life. I daily bear the risk of knowing that much and daring to speak
truth to power, especially knowing the price of being President Kagame’s
critic.
Above
all, I am a witness to the immense loss of life of both Tutsi and Hutu.
Almost
a quarter of a century ago, in June of 1994, at the height of one of the most
tragic genocides of all time, I led a two-man delegation on behalf of the
Rwanda Patriotic Front (RPF) to the Quai
D’Orsay to dissuade France from undertaking Operation Turquoise. My other
colleague in the delegation was late Dr.Jacques Bihozagara. At the time, I had the opportunity to meet
Alain Juppe, then France’s Minister of Foreign Affairs, to convey an important
and urgent message from General Paul Kagame regarding the impending
Peacekeeping Mission under a United Nations Chapter VII Mandate.
To
Mr. Alain Juppe, and later to the French senior military officials of the time,
including General Le Mercier, I reiterated RPF’s position that we considered
France as pro-government in the Rwandan conflict, and that any military
operation would be interpreted as an attempt to prop-up the beleaguered regime
(Provisional Government established after the assassination of President
Juvenal Habyarimana under the orders of General Paul Kagame) whose members were
the masterminds of the genocide. I remember, now with shame, that I repeated
General Paul Kagame’s specific words “ all
Tutsi who had to die have been killed; who are you coming to save?” to
Mr. Alain Juppe and General Le Mercier.
At
this point in time, RPF not only opposed France’s intervention. It was strongly
against any foreign intervention, including UN’s, that would snatch away
outright military victory which was in
sight.
Saving
Tutsi lives was not on RPF’s immediate agenda. Capturing power was.
I
wish I could state that what I have just said is a matter of history, being
recounted just to refresh the memory of somebody like Your Excellency who was
only then a young adolescent in 1994, but now presiding over a nation with a
rich history and a vital role on the world stage like France’s.
Unfortunately,
it should be an active matter of utmost importance to all citizens of Rwanda
and France, simply because it speaks to crimes committed by Rwandans against
their fellow Rwandans, crimes that have never been fully acknowledged and
accounted for.
In
retrospect, though controversial, Operation Turquoise did take place and saved
some Rwandan lives.
You
may ask as to why President Kagame and his regime have this endless
misinterpretation of history, distortion of facts, and heaping insult after
insult to France and its leaders.
Permit
me, Your Excellency, to mention four reasons.
First,
there is the unresolved question of who is responsible for the shooting down of
the plane in which the Presidents of Rwanda (Juvenal Habyarimana) and Burundi
(Cyprian Ntaryamira) and all their entourage, including French citizens, perished.
Like the assassination of Archduke Franz Ferdinand of Austria in June 1914 and
the trigger of World War I, this tragic event was the firing shot that triggered
the subsequent genocide that has claimed both Tutsi and Hutu. From what I know,
nothing un-nerves and scares President Kagame like the French investigation on
this matter. The investigation is an existential threat to him.
Second,
there is much work that has been done by the international community to bring
to justice the perpetrators of the genocide against Tutsi. Sadly, against all
evidence presented by various United Nations reports, including the DRC Mapping
Report (1993-2003) that found Rwanda responsible for war crimes, crimes against
humanity and possibly acts of genocide against Hutu and Congolese people,
President Kagame’s regime has not been challenged to account for these heinous
crimes.
Western
powers, notably the United States and the United Kingdom, out of guilt and
geo-strategic interests, have cushioned President Kagame’s regime from
accountability. The resulting culture of impunity that this has fueled extends
far beyond the borders of Rwanda, with far reaching implication in decades
ahead.
Third,
the extended political crisis in Rwanda that began in 1959, punctuated by civil
war, refugees, genocide, massive destruction of life and property, and regional
destabilization has never ended. The actors have changed but the thrust of
Rwanda’s internal lack of freedom, democracy and the rule of law is
centuries-old.
President
Kagame has just crowned himself Life-President in a sham referendum and rigged
electoral process. He seeks to perpetuate his power using a clique of
exclusively Tutsi military officers, absolute closure of political and civil
space, assassination and imprisonment of political opponents, marginalization
of Hutu who have been banished to the margins of society as second class
citizens, a policy of attrition against dissenting Tutsi elements, massive
socio-economic inequalities, and corruption that favors President Kagame, his
family, and those in his immediate entourage.
Fourth,
and finally, President Kagame’s regime has become the default destabilizing
influence in the Great Lakes region of east and central Africa. Acting alone or on behalf of some Western powers,
Rwanda has sponsored wars of aggression and proxy wars against the Democratic
Republic of Congo, while continuing to destabilize Burundi and Uganda.
In
a nutshell, Your Excellency, as long as President Kagame’s regime alienates its
own citizens, antagonizes Rwanda’s neighbors, fails to account for its
culpability for crimes it has committed in Rwanda and the Democratic Republic
of Congo, and for the shooting down of the plane that triggered massive loss of
life, it will always look for a scapegoat in France to deflect attention from
the real causes of Rwanda’s protracted political crisis.
In
my humble advice, I would like to urge Your Excellency, the Government of
France, and the French people to reject President Kagame’s repeated false and
contemptuous attempts to make France an accomplice in the Rwandan genocide.
Genocide against Tutsi and Hutu was committed by Rwandans against Rwandans.
Foreign
powers- Belgium, France, United States,
United Kingdom and Uganda- have at different times during the last 100 years backed
one or the other side in Rwanda’s contentious and violence-prone politics. To
that extent one could argue that these foreign actors are indeed secondary factors
in Rwanda’s cyclic tragedies.
However,
it is absolutely wrong to accuse these foreign actors for evil committed by
Rwandans against Rwandans. Only Rwandans can end the cyclical violence by
acknowledging the mutually inflicted pain, and mutually absolve themselves in a
generational healing process.
France
must therefore unequivocally reject the vicious and relentless onslaught by
President Kagame’s regime to criminalize French people.
France
must speak out against deliberate distortions of history by a brutal minority
regime whose intention is to deflect attention from a self-inflicted internal
crisis and accountability for the crimes it has committed against Rwandan
people and foreign citizens.
Silence
in the face of these blatant attacks serves to embolden the intransigence of a
dictator who thrives on the guilt of foreigners, and the acquiescence of some
quarters in France and a global elite who either profit, or have become willing
tools in the scandalous propagation of lies.
In
the next few months, the Government of Rwanda intends to escalate the stakes.
Having
published the so-called Mucyo Report (2008) by Rwanda, and the Muse Report (2017) by a US law firm
Cunningham Levy Muse, both of which came out with Rwanda’s official lies that
France was an accomplice in the Rwandan genocide, the regime will now proceed
to issue “indictments” against French citizens, and then take the matter to the
African Union and the United Nations to embarrass France.
I
would like to urge Your Excellency, the Government of France, and the French
people to remain vigilant against Rwanda’s manipulation of international public
opinion.
I
would like to further urge you to render
France’s support in mobilizing regional and international to support all
Rwandans in their struggle to achieve healing, reconciliation, respect for fundamental freedoms, democracy, the rule of
law, shared and sustainable prosperity, and peace.
I
wish Your Excellency, your family, the French Government, and French people a
Happy New Year of 2018.
Dr. Theogene Rudasingwa
Former Ambassador of Rwanda to the United
States of America
Washington D.C.
USA
December 26, 2017
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