jeudi 25 juin 2015

AMEVIGAR: Association en Mémoire des Evêques et autres Victimes assassinés à Gakurazo au Rwanda.




1. La vision

Pour un pays, le Rwanda, qui a connu des horreurs inqualifiables, la paix et la réconciliation ne peuvent se construire que sur la vérité et la mémoire rendues publiques.

2. Un constat 

De tous les crimes connus et attribués jusqu'ici au FPR, un seul a été reconnu officiellement par cette organisation. Il s'agit du massacre de Gakurazo, dans le centre du Rwanda, où, regroupées dans une salle, 15 personnes dont 3 évêques ont été tués.

3. Les faits 

La tragédie qui s'est abattue sur le Rwanda depuis octobre 1990 n'a pas épargné l'Eglise Catholique dont la liste des victimes encore incomplète compte les 15 victimes de Gakurazo dont 3 évêques, 9 prêtres, 1 religieux, 1 laïc et 1 enfant de 8 ans.  Rien ne justifiait la perpétration de ce crime à cet endroit où il n’y avait pas de conflit.

Selon l'unique rescapé, cet assassinat a eu lieu dans la nuit du dimanche 05/06/1994. Minutieusement préparé pendant 3 jours et ordonné par M. Paul KAGAME l'actuel président du Rwanda, cet acte horrible a été mis en exécution par le FPR à Gakurazo (centre du Rwanda), dans une communauté religieuse.

3. Dénomination
Image Demma

Les 15 victimes de Gakurazo sont: 

1.      Mgr Thaddée Nsengiyumva (Hutu), 45 ans, Évêque de Kabgayi et président de la conférence épiscopale ;

2.      Mgr Vincent Nsengiyumva (Hutu), 58 ans, Archevêque de Kigali ;

3.      Mgr Joseph Ruzindana (Hutu), 51 ans, Évêque de Byumba ;

4.      Abbé Jean Marie Vianney Rwabilinda (Hutu), 33 ans, Vicaire général de l’Évêque de Kabgayi ;

5.      Abbé Innocent Gasabwoya (Tutsi), 74 ans, ancien Vicaire général de Kabgayi ;

6.      Abbé François Xavier Muligo (Hutu), 39 ans, Curé de la cathédrale de Kabgayi ;

7.      Abbé Emmanuel Uwimana (Hutu), 31 ans, Recteur du petit Séminaire de Kabgayi ;

8.      Abbé Sylvestre Ndaberetse (Hutu), 45 ans, Econome général de Kabgayi ;

9.      Abbé Bernard Ntamugabumwe (Hutu), 32 ans, Représentant préfectoral de l'enseignement catholique de Kabgayi ;

10.  Abbé Fidèle Gahonzire (Tutsi), 28 ans, aumônier de l'hôpital Kabgayi;

11.  Abbé Alfred Kayibanda (Hutu), 45 ans, Vicaire de la cathédrale de Kabgayi ;

12.  Abbé Denis Mutabazi (Hutu), 79 ans, (diocèse de Nyundo) ;

13.  Frère Jean Baptiste Nsinga (Tutsi), 48 ans, Supérieur général des Frères Joséphites ;

14.  Stanislas Twahirwa (Hutu) (± 20 ans) ;

15. Richard Sheja (Tutsi) (8 ans).


4. La justice face au massacre de Gakurazo

Emmanuel Dukuzemungu, en tant que seul rescapé du massacre de Gakurazo, a été interrogé par des membres du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Carla del Ponte, puis, Hassan Jallow en étant alors les procureurs. Plusieurs autres témoins ont indiqué au TPIR les circonstances et les raisons politiques du massacre de Gakurazo, ainsi que les noms de six auteurs responsables des faits.

- Le TPIR s'est dessaisi du dossier au profit de la justice rwandaise.

- La justice espagnole a lancé un mandat d’arrêt international contre plusieurs militaires rwandais dont certains soupçonnés d'avoir participé au massacre.

-  La cour militaire de Kigali a appréhendé quatre des principaux auteurs du crime. Deux d’entre eux ont été condamné en 2010 à huit ans de prison ferme et deux autres acquittés. Les donneurs d’ordre n’ont pas été inquiétés.

- Depuis lors, des organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme, comme HRW (Human Rights Watch), ayant jugé le procès rwandais de "parodie de justice", ont réclamé à maintes reprises "l'évaluation officielle de ce procès" et ont exhorté le Procureur Général Hassan Jallow "à rappeler l'affaire et à la juger en accord avec les preuves disponibles". A notre connaissance, aucune suite n'a été donnée à cette requête jusqu'à aujourd'hui.


5. Le droit à la mémoire

Au-delà de l'assassinat physique, les auteurs du crime avaient pour intention de commettre un assassinat moral. Ils ont voulu tuer un esprit, celui de ceux qui, dans l'oubli de soi, ont témoigné que l'amour des autres, sans distinction des différences, est possible. Puisque les héros ne meurent jamais, honorer la mémoire des victimes de Gakurazo c'est dire non à l'oubli et célébrer la victoire de l'amour sur toute sorte de haine et de division au Rwanda. C'est, par la même occasion, penser aux milliers d'autres innocents que l'un ou l'autre porte dans son cœur, victimes des horreurs rwandaises. Puissent naître de leur sang les germes de l'Amour véritable entre les Rwandais.

Devant la dure réalité de la perte d'un proche, tout être humain éprouve le chagrin et a besoin de faire le deuil des siens. Au Rwanda actuel il y a des milliers de gens qui n'ont pas le droit de pleurer les leurs.


6. Le devoir d'agir

Lors de la commémoration du 20ème anniversaire de l'assassinat des 15 victimes de Gakurazo qui a eu lieu à Orléans (France) en dates du 20 et 21 juin 2014, les participants ont pris conscience de l'urgence et de la nécessité de poursuivre l'action. Dans la continuité de cet événement est née la décision de créer la présente association.

Si vous voulez apporter votre pierre pour pérenniser la mémoire des victimes de Gakurazo AMEVIGAR vous invite à rejoindre son cadre d'action. 

7. Entre autres buts de l'association:

  1. Honorer la mémoire des Évêques et autres victimes assassinées le 05 juin 1994 à Gakurazo-Rwanda.
  2. Mener des actions et œuvres caritatives en mémoire de ces victimes.
  3. Militer pour une justice équitable et impartiale.

8. Contact:

Emmanuel Dukuzemungu, président
emdukuze99@gmail.com

+33 6 59 96 38 48
 


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