dimanche 28 juin 2015

BILAN 2015: Commémoration à ORLÉANS (France) du 21ème anniversaire de l'assassinat par le FPR des Évêques, prêtres, religieux et laïcs à Gakurazo (Rwanda)



Comme prévue, la commémoration du 21ème anniversaire de l'assassinat par le FPR des 15 innocents de Gakurazo a eu lieu à Orléans (France) dans l’Église Saint Paterne, en dates du 20 et du 21 juin 2015.


Lors de la veillée de prière du samedi 20 juin à 18 h 30, les participants ont prié pour le Rwanda. Ils ont offert à Dieu tous les cœurs blessés par les drames survenus dans ce pays depuis la guerre de 1990 jusqu'à aujourd'hui et ont demandé pour ce pays l'avènement de la paix, de l'amour et de la réconciliation durables.

Photo Les cérémonies de dimanche 21 juin ont été ouvertes à 11 h 00 par une célébration eucharistique dans laquelle la communauté paroissiale et les amis des disparus s'étaient unies pour la prière. Lors de son allocution, avant la fin de la messe, Emmanuel Dukuzemungu a souligné deux aspects:


 Le premier concernait le passé d'Emmanuel avec l’Église paternoise. Après un remerciement mérité à la communauté paroissiale et à son responsable pour leur accueil, le locuteur a bien voulu révéler son attachement particulier pour cette Église qui, il y a 20 ans, a été pour lui un lieu d'apaisement et de paix. Il a évoqué la belle expérience vécue lorsqu'il y est  entré pour la première fois, en janvier 1995. "Je dirais qu'ici, ça a été mon premier contact avec la France. Lorsque, souvent le soir,  j'entrais dans cette Église immense, imposante et majestueuse, avec de beaux vitraux où je voyais la main priante de l'homme qui, en relation avec son Créateur, les a posés en guise d'action de grâce, j'éprouvais une sensation de paix. Moi qui venais de quitter l'enfer du Rwanda, je me sentais en paix et en sécurité, guéri de tous les cauchemars de guerre qui, auparavant, me hantaient chaque nuit. J'éprouvais, en même temps, cette joie et ce bonheur que ne connaissent que ceux qui ont la chance de vivre  dans un pays en  paix.."  L'intervenant a, ensuite, souligné que cette joie de vivre dans un pays en paix lui rappelait combien la paix "est un bien contenu dans un vase fragile qu'il faut toujours garder précieusement". Malheureusement, a-t-il ajouté, "le Rwanda, à cause de l'inconscience de certains de ses enfants, a brisé le vase"
 

Le deuxième aspect visait la commémoration.   L'unique rescapé des massacres de Gakurazo a confié qu'il y voyait à la fois un signe de reconnaissance et un vœu. Il a donc expliqué que cet événement tenait à cœur les Rwandais pour, au moins, deux raisons:

  • "La plupart des 15 victimes massacrées à Gakurazo sont mortes en témoin de l'amour et de la fraternité. L'hommage que nous leur rendons aujourd'hui est un signe de reconnaissance.  Geste  de reconnaissance parce que, fidèles à leur Maître, le  Prince de la Paix, elles sont mortes  sur le champ de bataille de l'amour. Elles sont allées, malgré les embuches, au bout de leur mission et convictions: celles de dire au Rwandais qu'il faut savoir vite choisir son camp.  Nous n'oublierons jamais ce moment sombre où  il a fallu que chacun choisisse son camp: celui de la justice et de l'amour qui invite chacun à être attentif aux cris des sans voix et des faibles, et l'autre qui s'invite facilement dans les cœurs en les poussant au déni de la souffrance d'autrui" 
  • "Cette  commémoration  est aussi un vœu pour le Rwanda, pour tous les Rwandais. Puisqu'il n'y a pas deux voies: Soit les Rwandais, à travers leurs dirigeants surtout,  acceptent de faire de la vérité et de la justice leur appui et le peuple aura une paix définitive et durable. Soit ils continuent de vivre dans le déni qui les empêche de voir la réalité. Cette réalité est qu'une partie du peuple souffre d'injustices de toutes sortes  et que cette souffrance est ignorée et banalisée par ceux-là même qui ont le pouvoir et le devoir d'être visionnaires et préparer une ère nouvelle pour le Rwanda. Mais Il n'est pas trop tard pour voir et agir".

Au cours du débat qui a suivi la célébration eucharistique, les participants ont pu suivre, à leur demande, le témoignage de l'unique survivant des massacres de Gakurazo. Ce témoignage fut suivi par la  présentation de la toute naissante association, AMEVIGAR (Association en Mémoire des Évêques et autres Victimes assassinés à Gakurazo au Rwanda) et de son Conseil d'Administration (CA). Emmanuel Dukuzemungu, président de l’association, a précisé que le but de l’association AMEVIGAR est d’aider le peuple rwandais à "entrevoir et aller vers une lueur de la paix définitive, par la vérité, la justice, la fraternité et la réconciliation". Pour atteindre ces objectifs, le concours et le soutien de tous, Rwandais et amis,  ont été souhaités. Il a voulu que chacun, comme il le peut et le sent, apporte sa pierre pour une ère nouvelle pour le peuple rwandais. Après un débat constructif et sincère, le président a clôturé la journée. 


Pour plus d'informations concernant l’adhésion ou le soutien, s'adresser au président.



Un participant, ce 27/06/2015.



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