COMMUNIQUE DE PRESSE
Depuis le déclenchement des opérations de l’armée
congolaises « contre les FDLR » le 24 février 2015, des informations
alarmantes nous parviennent, faisant état de crimes de guerre et de crimes
contre l’humanité. Des voix de plus en plus insistantes avec des images
à l’appui, font état de destructions à l’artillerie lourde et brûlis systématique des camps de réfugiés rwandais au
KIVU. Ces opérations dirigées par le général Bruno Mandevu seraient
conjointement menées avec l'appui des contingents militaires venus du Rwanda.
Certaines sources parlent de massacres de plusieurs
centaines de réfugiés rwandais et des citoyens congolais à BIBWE-MASISI, KIRAMA-RUTSHURU,
CHAHI, KIWANJA. Les congolais de la région des VIRUNGA, frontalière avec le
Rwanda, affirment avoir vu une infiltration massive des troupes fraiches rwandaises
lourdement armées ; ceci confirme les informations reçues de Kigali
faisant état de rappel sous les drapeaux des réservistes et des démobilisés
recyclés intensivement à Kanombe-Kigali pour être envoyés au front en RDC.
Les FDU-Inkingi déplorent que les droits de
l’homme soient vraisemblablement valables lorsqu’ils coïncident avec les
intérêts des grandes puissances qui siègent au Conseil de Sécurité. Cette nouvelle
guerre, qui se déroule loin des cameras en l'absence d'organisations humanitaires,
rappelle à bien d’égards les tristes massacres des réfugiés rwandais par des
opérations combinées des rebelles des AFDL et de l’armée du FPR en 1996-97. Ces
exactions ont été largement documentées par le rapport Mapping Report ;
selon ce rapport des Nations Unies, certaines exactions pourraient être
qualifiées de crimes de génocide. Pour bien assoir le régime du FPR, certains
pays qui se réclament champions des droits de l’homme, s’étaient pourtant voilés
la face pour affirmer cyniquement que les réfugiés rwandais rescapés de ces
massacres étaient tous rentrés au Rwanda. Il a fallu le courage de certaines
personnalités comme Mme Emma Bonino, Commissaire européenne à l'action humanitaire, pour découvrir plus
de 200.000 réfugiés fantômes abandonnés à eux-mêmes à Tingi-Tingi.
Les FDU INKINGI réitèrent qu’aucune solution
militaire en RDC ne peut apporter des solutions durables à la crise politique rwandaise.
La persistance des réfugiés et les diverses formes de rébellions qui en
découlent sont en effet
le résultat de la marginalisation politique
et
économique d'une couche de la population rwandaise. La résolution durable du conflit rwandais ne peut être réalisée qu’à travers un
dialogue inter-rwandais hautement inclusif (DIRHI).
Ce dialogue
doit
inclure
toutes les parties prenantes, y compris les différents protagonistes, tant à l'intérieur qu’à l'extérieur du pays, armés ou non, ainsi que des représentants des confessions
religieuses et de la société civile.
A travers ce
dialogue, les représentants des
diverses
composantes s’accorderaient sur des mécanismes constitutionnels et des arrangements institutionnels de gestion du pouvoir qui rassureraient et sécuriseraient tout un chacun.
Fait à Bruxelles le 9 Mars 2015.
Charles Ndereyehe
Commissaire chargé de l’Information aux FDU-Inkingi.
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