COMMUNIQUE DE PRESSE
Mlle GASENGAYIRE, TRÉSORIÈRE ADJOINTE des FDU INKINGI, BRUTALISÉE DANS LES LOCAUX DU CID
AVANT D’ÊTRE RELÂCHÉE.
Ce mardi 29 mars 2016, mademoiselle Gasengayire Léonile est sortie de la station de police de Kimironko,
après 3 jours de séquestration et de violence physique. Lors de son arrestation, samedi le 26 mars 2016, la
police lui avait signifié qu’elle était sous mandat d’arrêt sous l’article 463 du code pénal relatif à la
« provocation du soulèvement ou des troubles de la population ». Il lui était reproché entre autres d’avoir lu
et amené à la prison le livre écrit par madame Victoire Ingabire, qui est, pour rappel, en vente libre dans les
librairies, y compris à Kigali et dont l’auteur n’a fait l’objet d’aucune poursuite.
Interrogée tout le weekend, d’abord aux locaux du CID de Remera, puis à la station de police de Kimironko, sans
assistance d’un avocat comme le prévoit la loi et menottes aux poings, mademoiselle Léonie Gasengayire a
refusé de signer un pseudo PV d’audition, malgré les coups qu’elle recevait de la part des policiers verbalisant,
sous les ordres de l’AIP Michel Mbanzabugabo. Les nombreuses questions des policiers portaient aussi bien
sur ses activités au sein du parti que sur sa vie privée.
Lors de sa libération ce 29 mars 2016, les policiers ont confisqué le mandat d’arrêt qui lui avait été donné
samedi, lorsqu’elle avait refusé de monter à bord de la voiture de la police, craignant pour sa vie. La décision
de confisquer le mandat d’arrêt, seule pièce du dossier, visait sans doute à effacer toute trace visible qui
pourrait compromettre et trahir le régime. En effet, le dossier est totalement vide de toute charge crédible.
A deux reprises, les cadres du parti avaient été au CID pour signaler la disparition de mademoiselle Léonile, et à
chaque fois le CID avait déclaré ne pas savoir où elle se trouvait, alors qu’elle faisait l’objet d’un mandat
d’arrêt émis par leurs services. Ils avaient poussé le cynisme jusqu’à demander que le parti écrive
officiellement une note expliquant les circonstances de la disparition de mademoiselle Léonile. Au matin même
du jour de sa libération, le CID de Nyarugenge avait déclaré ignorer où Mademoiselle Léonile se trouvait. Les
policiers n’ont même pas hésité à exhorter avec force mademoiselle Léonile à abandonner toute activité
politique au sein du FDU-Inkingi et à rejoindre le FPR, alors que la Police devrait garder une neutralité
politique. Dans un Etat de droit, de tels actes n’ont plus leur place.
Il sied de rappeler que mademoiselle Léonile a déjà fait 2 ans de prison pour avoir été présente à une réunion d'amis où les participants avaient critiqué la politique d‘éducation au Rwanda. Sylvain Sibomana, Secrétaire
général du parti, qui était présent aussi, a été condamné à une peine de 8 ans.
Les FDU INKINGI dénoncent avec force ces actes de harcèlement et intimidation contre ses membres. Elles
appellent une fois encore les autorités rwandaises à respecter les droits civiques et politiques garanties par les
conventions internationales. C’est en substance ce que lui a demandé la dernière réunion de Genève sur la
Revue Périodique Universelle (UPU), consacrée à ce sujet.
Londres 30 Mars 2016
Justin Bahunga
Commissaire chargé des Relations extérieures aux FDU-Inkingi et Porte-parole.
jbahunga@yahoo.co.uk
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire